Galerie Tarantino

Paris



Giovanni Battista GAULLI dit BACICCIO, gravé par
Giovanni Battista FALDA

( Valdugia, 1643 - Rome, 1678 )

Prométhée et Deucalion au pied des monts Chigi devant une vue de Rome

1665-1667
Eau-forte et burin
255 x 373 mm



Bibliographie

:

Bibliographie : M. Fagiolo, Bernini in Vaticano, catalogo della mostra, Roma 1981, p. 162; P. Bellini, Italian Masters of the Seventeenth Century. Giovanni Battista Falda (The Illustrated Bartsch, 47. Commentary part 2), New York 1993, pp. 102, 104; A. Angelini, Gian Lorenzo Bernini e i Chigi tra Roma e Siena, Siena 1998, pp. 285-286; M. Fagiolo dell’Arco, in L’Ariccia del Bernini, catalogo della mostra, a cura di M. Fagiolo dell’Arco, F. Petrucci, Roma 1998, pp. 171, 174; M. Fagiolo, Roma alexandrina, in Bernini e la Roma di Alessandro VII, edizione speciale per la Camera dei Deputati, Milano1999, pp. 52-53; D. del Pesco, in Alessandro VII Chigi (1599-1667) Il Papa Senese di Roma Moderna, catalogo della mostra, a cura di A. Angelini, M. Butzek, B. Sani, Siena2000, p. 240

 

P. Bjurström et B. Magnusson, Italian Drawings, Umbria, Rome, Naples, National Museum, Stockholm 1998, n.709


La gravure, dédicacée au prince Don Mario Chigi (1594-1669) frère du pape Alexandre VII (1655-1667), constitue le frontispice  de Il Secondo Libro del Nuovo Teatro delle Fabbriche, et Edificii, fatte fare in Roma, e fuori Roma dalla Santita di Nostro Signore Papa Alessandro VII. Disegnate, in prospettiva et intagliate da Gio. Iacomo Rossi alla Pace, con licenza de Superiori, e Privilegio del Sommo Pontefice, Roma 1667.

La représentation allégorique cherche à établir un parallèle entre l’antiquité classique et la Rome contemporaine, comparant Prométhée et Deucalion, mythes  salvateurs de l’humanité, à Alexandre VII. L’allusion au pape est introduite au moyen des six monts surmontés de l’étoile symbole de la famille, qui sont aussi une référence au Parnasse et aux pierres jetées par-dessus l’épaule du héros, à partir desquelles Zeus fit renaître l’humanité après le déluge universel. Dans le fond une vue de Rome, transformée par l’action urbanistique et l’imposante campagne de restaurations lancées par le pontife éclairé.

Un dessin provenant de la collection de Nicodemus Tessin le Jeune (1654-1728), conservé au National Museum de Stockholm, ignoré de la critique et porté à mon attention par Antoine Tarantino, revêt un grand intérêt pour la genèse de la gravure, avec laquelle il présente un étroit lien iconographique (plume, pierre noire et lavis d’encre grise, 173 x 316 mm, inv. NM Anck.197, in P. Bjurström, B. Magnusson, Italian Drawings. Umbria, Rome, Naples. Nationalmuseum, Stockholm 1998, n. 709). Il s’agit d’un dessin préparatoire pour l’eau-forte, mais chose étonnante, la partie centrale de la composition, avec Prométhée, Deucalion, les diverses figures nues émergeant de terre et la montagne des Chigi, revient à Giovanni Battista Gaulli, dit Baciccio, tandis que la vue de Rome est de la main de Giovanni Battista Falda. Ceci est confirmé par des rapprochements stylistiques avec d’autres œuvres des artistes et par l’annotation en bas à droite, ajoutée par Nicodemus Tessin, qui rapporte : « Bacicci fecit le fond par Falda ». Le dessin présente quelques variantes dans les détails par rapport à la réalisation finale, notamment le fond et le ciel, tandis que manque la figure du jeune homme assis à gauche près du rocher, remplacé par un homme étendu, confirmant le caractère préparatoire du dessin. Les deux artistes travaillent sur deux feuilles de papier séparées ensuite réunies comme le montrent les coupures du papier.

Tessin fit probablement l’acquisition du dessin en 1687-88, à l’occasion de son second voyage à Rome, lorsqu’il alla visiter l’atelier de Gaulli, pour lequel il manifesta une grande estime comme le démontrent ses écrits. Il s’agit donc d’une importante addition au catalogue juvénile de l’artiste génois et à son activité d’illustrateur, reliée à une commande de l’un de ses premiers grands mécènes, les Chigi, pour lesquels l réalisa de nombreux tableaux, comprenant les portraits du pape et du frère Mario, à qui l’estampe est dédiée (F. Petrucci, Baciccio. Giovan attista Gaulli (1639-1709), Roma 209, ad indicem).

 

Francesco Petrucci